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Trois ans
Dans le silence de la maison encore endormie Dans le silence de la chambre encore endormie loin
du silence de ton corps endormi YP, le 8 septembre 2017
In memoriam
Tata Irène C’était surtout son sourire qui m’a fait croire, adolescente, qu’un avenir
était possible. Le vrai sourire d’une mère
que la mienne m'a toujours refusé.
Elle était si généreuse que, petite,
je croyais qu’elle était riche. Je fus bien surprise, plus tard,
d’apprendre qu’elle faisait le ménage dans une crèche.
Elle s’en est allée, un jour d’été,
sous le tendre soleil de Peille-- ce petit village bien campé sur son rocher
où les cigales chantent encore son nom.
YP, le 3 août 2017
Deux ans
Dans le silence des étoiles Si tu prêtes l’oreille, toi aussi cet
air de Verdi qu’il chantait en français! Evidemment, les anges froncent un peu les sourcils à chaque fois que papa l’entonne: --“Voyons, Monsieur Péralta les
femmes ne sont pas si volages!” Mais Papa leur sourit
d’un air entendu… Alors les anges soupirent puis
sourient à leur tour et "Monsieur Péralta"
reprend de plus belle. Depuis que Papa l’a rejoint, le paradis n’a jamais autant mérité ce nom.
Pour Tata Irène--en ce deuxième anniversaire--
Je me souviens du dernier au revoir. Le soleil de ton hiver illuminait tout le salon.
Tu m’as reconnue.
Tu étais heureuse. Tu avais tant de choses à me dire que tu les as répétées souvent. Je t’écoutais, émue.
Cet héritage dont tu parlais, il est en moi-- Le doux cadeau de ta mémoire.
YP, le 4 août 2016
Mme Marcucci
Lorsqu’elle entrait dans l’appartement le soleil entrait avec
elle! Son sourire avait l’accent de la colline
et ses yeux si doux, si bleus semblaient le ciel au-dessus
d’elle. Son rire. partant de ce corps si fluet, semblait rouler comme le font les boules de pétanque sous les platanes du Cours. Elle parlait de cette façon des dames d’autrefois qui avaient des idées bien à elles mais qui avaient aussi un coeur gros comme ça. Puis, soudain,
comme dans une arrière-pensée, elle repoussait son café, regardait sa montre et s’écriait: “Mais quelle heure est-il? Ah, mais, me voilà en retard! Allez, bonjour! “ Et elle repartait emportant le soleil avec elle.
Un jour ou l'autre
Nous nous étions toujours dit que nous nous reverrions. Il est certain à présent que nous
nous reverrons seulement s’il existe un au-delà. Et pourtant parfois il
me semble te revoir dans le ciel de l’oiseau dans la musique d’une abeille dans une moitié d’orange ou
dans le silence de mes roses.
YP, le 13 avril 2016
Lacrimosa
Pas encore. Pas assez. Pourquoi toi? L’autre
qui n’a jamais marché Comme j’aimais sa danse! L’autre qui n’a jamais parlé Comme j’aimais
son chant! L’autre qui n’a jamais aimé Comme je l'adorais! Jamais encore. Jamais assez. Ah, mais pourquoi toi?
YP, le 28 novembre 2015
Anniversaire
Je sais que tu as souri lorsque tu as entendu ma voix au téléphone. Toi, tu ne pouvais plus parler, ta voix avait déjà fait le voyage. Elle était là-bas à raconter toutes tes histoires! Je sais que tu souris
aujourd’hui comme je le fais moi-même, à travers mes larmes. YP, le 5 septembre 2015
A celle qui n’est plus… Grand'ma Jean
''Je lui parle tous les jours'', me dit-il, ''on va me penser fou'', repète-t-il encore. ''Je
traine ma jambe et ma solitude jusqu’en haut de la colline. Mon nom est déjà gravé sous le sien, ne reste plus qu’une date à remplir. Je suis si fatigué, elle est si reposée. Ah, je voudrais...''
Ses yeux se brouillent, juste un peu plus de crèpe noir au centre, et encore plus de bleu tout autour.
Bleu, comme le ciel, qu’il lui tarde tant de rejoindre!
YP, le 18 mars 2015
Comme tu n'étais pas là
Ce soir comme tu n'étais pas là je n'ai pas mis ton couvert ce soir comme tu n'étais pas là je n'ai pas baissé le chauffage
ce soir comme tu n'étais pas là j'ai
ouvert le vieil album ... ce matin-là tu étais à sourire rose blanche à la boutonnière cet autre matin-là au garde à vous sous ton képi de militaire Et cet après-midi-là
tu étais couché tu m'as dit de prendre une photo quand je reviendrai Ce soir comme tu n'es plus là le désert ensevelit la table la lune gèle le silence et la nuit fait de nous des aveugles. YP le
4 mars 2015
Nostalgie 1
Le passé est un pays où le rire de mon père résonne frais et doux, vin rouge coupé
d'eau pour que la joie monte lentement à la tête comme le chant des cigales dans
cette nuit éternelle! YP le 15 novembre 2014
En sortant de l'église
En sortant de l'église, un ciel d'été qui s' achève et l'odeur du pain chaud.
Mêlée aux larmes le souvenir du signe de croix avec le couteau et ton baiser sur le croûton avant de couper la baguette. La montée lente
derrière la voiture beige Marie et moi marchons juste derrière toi ma main appuyée sur mon cœur
pour ne pas qu'il s'échappe mes yeux aux reflets de rivières retournant vers leurs
sources. Leurs lits. Ton lit Ce
lit dont tu agrippais les rebords le père appelant sa mère retrouvant sur ses lèvres la questions enfantine du pourquoi. Pourquoi moi? La douleur, la chienne qui hurle et qui presse le bouton d'urgence et qui court dans le service et qui crie: "Il souffre, mais donnez-lui ce qu'il faut!
Vous avez peur de quoi? Qu'il devienne un addict avant de mourir?" Et je marche toujours derrière toi. Ils appellent ça un convoi funéraire et
celui-là monte sur la colline: une sacrée grimpette... Pour ceux qui t'aiment, c'est le Golgotha!
Le souvenir un écho de nos paroles nos promesses
une harpe une pavane pour un père défunt un refrain un
soupir le silence de l'espoir YP le 21 octobre
2014
La chambre de mon père
Au dessus de ton lit une icône un christ muet sous sa couronne. Juste en dessous sur la vieille tapisserie comme un regret la feinte trace de ta tête empreinte des moments passés assis
calé avec deux oreillers. Le souffle de la mort a éteint le soleil il pleut sur la colline. YP le 13 octobre 2014
Il repose...
Pour mes collègues de Normandale, avec une immense gratitude Il repose depuis peu juste au-dessous du petit
nuage blanc qui s'accroche au soleil, face à la colline verte. Tout à côté, ma tante
lui sourit: elle avait pris un mois d'avance histoire d'aller un peu "reconnaître les lieux" et pour veiller à
tout, comme elle le faisait toujours. Elle avait bien sympathisé avec les voisins du dessous, des gens charmants vraiment, et plutôt silencieux! "Et alors! avait-elle dit à papa en le serrant très fort, quand il avait rejoint leur petit coin de paradis, Vous m'avez suivi! Eh ben! Ne vous inquiétez pas, Sauveur, nos corps sont bien ici, au calme et au soleil! Et puis, nous, on n'y reste pas vraiment longtemps: on a bien d'autres choses à faire! Vous voyez, Sauveur, la lumière du Ciel, elle est tellement douce et aimante, elle vous attire
vite! Dès que vous serez prêt, pouf, vous monterez direct vous aussi, comme moi! Et là-haut, comme ils sont gentils! Ils vous accueillent à bras ouverts C'est que j'en connais déjà du
monde... Vous verrez, Sauveur, comme vous allez Aimer!" YP, le 19 septembre 2014
Ainsi ... Papa
Ainsi comme en exil je pleure ton absence dans les miroirs piqués de ton armoire
vidée: les souvenirs s'y mirent y cherchent un asile, un havre de silence dissipant les soupirs. Là-haut dans le ciel d'or les ailes des nuages découvrent
le mystère et ouvrent enfin la cage: l'impalpable s'endort. Là où ton corps repose, sous la lune, la terre se pare encore de roses. YP, le 17 septembre 2014
Élégie pour Irène, ma tante
Elle ne fut jamais mère mais eut pourtant des filles qu'elle venait voir tous les samedis. Les quatre l'attendaient comme certains noyés attendent une bouée. Elle avait un grand sac et dans ce sac de nombreux sacs encore. Et cette magicienne en sortait des Tucs ou un Napolitain, ou des petites madeleines. Il y avait aussi des magazines télé.
Ses filles aimaient les lire et en découper des photos de stars pour leurs collections Elle ouvrait aussi son porte-monnaie et leur donnait des francs pour leur argent de poche: voilà, pour la semaine qu'elle
disait.
Elle était pour ses filles, le souffle d'air, la vie généreuse qui vient de l'extérieur.
Elle avait surtout adopté deux de ses quatre filles, celles du milieu, cette paire de fillettes
qui se ressemblaient tant. Comme une paire de jumelles qui voulait voir le monde. Alors, elle les fit voyager, aller voir leur grand-mère, leurs tantes et leurs cousins.
Elle n'était pas toujours très commode, cette mère
stérile. Elle voulait quelquefois leur faire croire à ses filles, qu'elle n'était pas si généreuse, si dévouée, si attachée à ses petites. Ses filles n'en furent jamais dupes.
Entendez-vous
les vagues qui viennent marteler les portes de l'église? Cet océan de larmes, de pleurs reconnaissants, venu de l'Amérique, de l'Espagne, de Paris et de Nice. Il vient pour te porter, Irène, chère tata! Pour flotter
dans l'azur du ciel d'où tu souris, nous disant:
''Et alors, mes filles, ne pleurez pas! ne vous inquiétez pas! Eh bê! Si vous saviez ici, ils ont du melon, si doux et si sucré! Eh oui, c'est
normal, ce sont les anges qui le préparent!'' YP, le 6 aout 2014
Tata Irène
Tata Irène Elle a fermé ses volets au doux soleil de Peille. Elle se
repose a présent dans cette tendre obscurité où les anges sourient. Auntie Irène
She has closed her shutters to the soft sun of Peille. She is resting for now in the tender darkness where angels smile.
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