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Vague
vague d'immigrants noyée dans le chagrin de la mer. wave of immigrants drowned
in the tears of the sea.
YP, le 22 mai 2017
Exil
Tu cherches dans leurs yeux
Précautions
Viens me rejoindre dans
le jardin. Mais laisse ta voiture et viens à pied.
Traverse bien dans les clous. Ne mets rien sur ta tête. Laisse tes mains bien en
vue. J’ai prévenu mes voisins. (on ne fera pas de bruit). Viens me rejoindre dans le jardin. Nous pleurerons ensemble!
la différence est notre indifférence.
Baghdad-- the difference is our indifference.
YP, le 5 juillet 2016
Presque
Le vent, dans ses bras, a apporté des cris lointains. Un soleil indolent se couche déjà sur le village à moitié détruit.
Nous sommes presque tristes-- les pleurs sèchent vite ici …
YP, le 21 juin 2016
Miroir
Le jardinier devenu soldat— dans la poudre à canon il plante encore ses rêves. Le soldat devenu jardinier— au creux des rêves des enfants il fait germer des fusils.
YP, le 21 avril 2016
Échappée
Derrière toi personne. Sous toi le sol s’est retiré.
Face à toi la mer avec son quota de noyés attend. La mer la seule qui veuille bien de toi. YP, le 14 mars 2016
Raconte-moi...
Raconte-moi la maison que nous batirons loin, très loin de la mer.
Raconte-moi
l'eau que nous boirons loin, très loin du désert. Raconte-moi
la musique sur laquelle nous danserons loin, très loin du tonnerre. Raconte-moi
les amis que nous aurons loin, très loin de la haine. Raconte-moi nos
enfants qui souriront loin, très loin des souvenirs. Raconte-moi dis-moi les mots que je veux entendre loin, si loin de mon pays. YP, le 20 février 2016
Laisse-moi!
Laisse-moi ! Aux pieds de cette montagne le silence de la neige me servira de couverture.
Laisse-moi ! Sur le chemin de ta liberté tes pleurs seront ma source
et ton sourire mon pain. Laisse-moi ! N’aie crainte mon enfant tu m’emportes avec toi! YP, le 19 février 2016
Adieu
Adieu, pierres écorchées et noircies! Dans ma poche, humide des larmes
de mes enfants, ma main vide. Adieu, le bateau nous attend!
Lèchant sa coque, la mer affamée accroche sa salive à nos mains gelées. Adieu, aujourd’hui, nous ne sommes plus qu’avenir!
YP, le 19 février 2016
Mon voyage...
Mon voyage s’arrête ici!
Vous, mes enfants, vous verrez le soleil, demain! Il se peut bien palôt car leurs âmes sont grises. Ne leur en voulez pas, Leur guerre, elle, est en eux! Si vous regardez bien, vous verrez ce soleil étranger vous sourire,
aussi, aux rivages, aux frontières. Vos pleurs sècheront libres!
Mais pour moi, le voyage s’arrête ici, sous les vagues de l’aube. YP, le 5 octobre 2015
Aioi
Je suis sur le pont la rivière ne coule plus mes cheveux tombent. Tout autour, des âmes crient: "Je suis là, je suis là!" Déjà,
je ne caresse plus que tes os. YP, 16 aout 2015
Te souviens-tu?
Petite sœur, te souviens-tu de ce village inconnu
très loin à l'est? Te souviens-tu de nos deux petites
valises que papa avait préparées "à tout hasard" pour le voyage? Petite sœur, te souviens-tu? Pour y aller, on a d'abord pris le bus et puis le train après. Eh oui, un lieu magique, c'est toujours
loin! Te souviens-tu de notre arrivée? On ne comprenait pas bien leur langue peut-être parce qu'ils criaient trop fort? Petite sœur, te
souviens-tu? Ils m'ont hurlé de descendre et d'aller avec les hommes! Je faisais si vieux
déjà je ne pouvais pas rester avec maman et avec toi! Petite sœur, dis, te souviens-tu? Ai-je eu le temps de vous dire au revoir? YP, le 30 juillet 2015
Gaza
Demain s'est fourvoyé dans les rues de ta ville. Ne l'attends plus il ne viendra pas. La nuit
est éternelle, elle hurle avec le vent. La lune n'est qu'un crâne luisant dans le ciel vide. Le foyer est éteint, la ruche est désertée. Le dieu dans ta poitrine ne te sert plus à rien. Aux rives de ton âme gisent tes illusions. La cire de tes larmes vient recouvrir tes os. Demain s'est fourvoyé dans les rues de ta ville. Ne l'attends pas il ne viendra plus.
YP le 26 mars 2015
Si tu les vois
Si tu les vois dis-leur que je suis toujours là. Mes rêves n’ont pas quitté la place,
seul mon sommeil a trouvé les nuages là où la faux s’accroche encore.
Si tu les vois dis-leur que je cherche partout mon nom et mes cheveux. Le froid a gelé le silence là où mon âme respire encore. Si
tu les vois dis-leur de tatouer mes mots sur leurs yeux grand ouverts. Caïn, ton miroir
est aveugle là où mes cendres brûlent encore. YP le 15 mars 2015
Ils n'avaient jamais pensé
Ils n'avaient jamais pensé qu'ils pourraient rester allongés
si longtemps! comme tous les jours à la récré ils s'étaient
mis à jouer au foot dans leurs petits costumes sombres. Ils avaient couru partout. Ce ballon tout le temps hors-jeu! Tous
avaient levé la tête au moment du grand bruit. Mince,
pas le temps de se mettre à jouer à cache-cache! dans le silence de la poussière
leurs yeux regardaient encore vers le ciel.
YP le 21 février 2015
Hommage à Paul Celan
Au crayon dans ce wagon scellé j'écris sur la cendre de tes cheveux je
suis le dernier La terre se creuse le lait noir est bu les pierres ne fleuriront pas.
YP le 28
janvier 2015
La Bête
Dessin abstrait d'un enfant syrien
C'est le pays du deuil, terre des bouches ouvertes! Là-bas, les Parques soufflent
asphyxiant l'espoir.
La nuit vient finissant d'ensevelir tes rêves et tes beaux yeux si clairs ou la Bête sourit. YVONNE PÉRALTA (le 13 avril 2014)
Le pont
Le pont a disparu.
Plus de petits cailloux blancs: Ils vont seuls sur la route, la lune n’éclairant que les pas des aveugles.
Dans leur gourde, chaque goutte est une larme et le silence efface le reste
de leurs ombres.
Dialogue
Où est ta maison? -Dans le désert de l'oubli, répondit l'enfant.
Là-bas
Là-bas la neige est noire et les loups n'hurlent plus à la lune invisible. L'ombre n'existe pas seulement son fantôme éclairant
les manteaux.
C'est le triste pays de la faim, de l'absence: les chiens sont en exil et les hommes en enfer!
(le 26 mars 2014)
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